Quels sont les avantages d’une œuvre contributive pour les auteurs ? Par souci de simplification, le droit limite les créations à plusieurs aux œuvres collaboratives, composites et collectives. Cela n’empêche aucunement les auteurs de se mettre d’accord sur leur façon de créer ensemble. Et c’est bien cette liberté supplémentaire qu’apporte le contributif.
Comme pour une œuvre collective, un auteur contributif a le privilège de donner une direction à l’œuvre dont il est l’initiateur. L’avantage est qu’il n’est pas tout puissant. Une fois l’œuvre commencée, l’auteur initiateur perd aussitôt son statut de privilégié et redevient d’office un auteur comme les autres contributeurs à cette œuvre. Du point de vue artistique, seul compte alors la direction donnée, pas celui qui a donné cette direction. Du point de vue du droit, un accord établi auparavant donne une préférence à cet auteur initiateur qui joue un rôle primordial. C’est à chacun de jauger cette part tout en sachant qu’en droit, il n’est pas possible de protéger des idées mais des réalisations concrètes. Cet auteur a donc tout intérêt à s’investir, dès le départ, suffisamment dans l’écriture du texte final afin de bénéficier à la juste hauteur du rôle qu’il trouve qu’il mérite.
Comme une œuvre collaborative, une contributive permet aux auteurs de créer de façon interactive. L’apport artistique de l’un influence directement l’autre, et le dialogue s’installe avec pour seul but d’embellir, de rendre efficace, d’améliorer la création en cours. Le plus du contributif est la recherche d’un meilleur discernement du rôle de chacun au final. C’est pour cela qu’un accord entre auteurs est prévu au départ. Quoi qu’il arrive, cet accord sert de base. Et si au final, la relecture de l’œuvre aboutie découvre une disproportion flagrante ou un simple ajustement, les auteurs peuvent se permettre d’affiner après coup les rétributions de chacun. Et, il arrivera que des auteurs préfèreront rester ancrés sur l’accord de base, alors cette expérience servira aux autres auteurs contributifs qui préciseront les accords de base ultérieurs.
En résumé, pour les auteurs le contributif allie les avantages des créations collectives et collaboratives, et ce qui est mis en avant, c’est la création.
Quels sont les avantages d’une œuvre contributive pour le lecteur ? À proprement parler, aucun, sinon cette lecture même, sinon de pouvoir lire des œuvres qui n’auraient sans doute jamais vu le jour puisque le contributif étend, complexifie, et affine le champ des possibles.
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3 commentaires
Je vais me faire l’avocat du diable, mais est-ce que ne pas être tout puissant sur un texte qu’on a initié est un avantage ? N’est-ce pas plutôt un risque, une contrainte ? Que cela permette d’aboutir à de nouvelles formes de création, certes, mais de là à dire que cela est préférable aux formes classiques de la propriété intellectuelle !
Et pour ce qui est de la différence entre oeuvre collaborative et contributive, je pense que des exemples seraient les bienvenus
El diaablooo ! Wouuuhhhh ! Même pas peur.
L’avantage est que l’auteur contributif initiateur n’est pas tout puissant. Ce qui ne veut pas dire que c’est un avantage pour cet auteur contributif initiateur. L’avantage est pour les autres auteurs contributifs. Ils ne sont pas sous la direction d’un autre auteur mais sous la direction d’une contrainte qu’ils ont choisie de subir. Ils savent à quoi s’en tenir dès le départ et cet auteur initiateur sera soumis à la même contrainte.
Évidemment, c’est l’auteur initiateur qui prend le plus de risques. Risque de s’être mal fait comprendre. Risque d’être déçu par les contributions des autres auteurs. Risque de voir ses contraintes ne pas déclencher d’enthousiasme. Il y en a sûrement d’autres.
Pour la comparaison collaboratif/contributif, des exemples ? Pourquoi pas.
Et préciser davantage la différence de ces deux modes de création selon l’aspect créatif justement, et pas seulement en terme d’autorité.
Et merci pour la correction de mon erreur en fin d’article.
Aaaah! Là c’est clair, merci pour la précision mon cher.